


Djibouti
" Fier et fort "



Les Forces françaises stationnées à Djibouti constituent le contingent le plus important de forces de présence françaises en Afrique et l’une des deux bases opérationnelles avancées sur ce continent. La présence permanente de forces françaises à Djibouti répond aux orientations du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, qui définit cette région comme une des priorités stratégiques de la France.
La présence des forces françaises sur le territoire djiboutien est encadrée par le Traité de coopération en matière de défense signé le 21 décembre 2011 entre la République de Djibouti et la France.
Le commandement des Forces françaises stationnées à Djibouti (COMFOR) et de la base de défense (COMBdD) des FFDJ est exercé par un officier général qui relève directement du chef d’état-major des armées.
Avec 1450 militaires déployés, les Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj) s’articulent autour de cinq emprises principales centrées sur Djibouti :
le 5e régiment interarmes d’outre-mer (5e RIAOM) ;
le détachement de l’aviation légère de l’armée de terre (DETALAT) armant 2 hélicoptères Puma et 1 Gazelle ;
la base aérienne 188 (BA 188) avec ses 4 avions de défense aérienne Mirage 2000-5, 1 avion de transport tactique C160 Transall, 2 hélicoptères Puma ;
la base navale ;
le centre d’entraînement au combat et d’aguerrissement au désert de Djibouti (CECAD).
d’un état-major interarmées ;
de moyens d’infanterie (AMX 10 RC, VAB, canon de 155mm, mortier de 120mm) ;
du groupement de soutien de la base de défense (GSBdD) des FFDj et des formations relevant du soutien spécialisé (SEA, SID, SSA, DIRISI) ;
d’une prévôté, armée par la Gendarmerie Nationale.
Positionnées sur la façade Est de l’Afrique, les FFDj constituent une plateforme stratégique, opérationnelle et logistique aussi appelée base opérationnelle avancée (BOA). A ce titre, les FFDj sont en mesure d’accueillir mais également projeter rapidement des forces en cas de crise dans la sous-région, vers l’océan Indien ou le Moyen-Orient.
En tant que BOA, les FFDj :
sont en mesure de soutenir les opérations dans la zone en facilitant notamment les mouvements des forces (acheminements, désengagements, relèves humaines et matérielles) ;
fournissent un point d’appui logistique aéroportuaire aux forces françaises mais aussi aux forces djiboutiennes et aux contingents alliés engagées dans la région ;
forment un réservoir de forces aguerries, acclimatées et entraînées rapidement projetables en cas de crise dans la sous-région ;
assurent une présence militaire en mesure d’assurer la protection des ressortissants dans leur zone de responsabilité permanente (ZRP).
L’autre volet de la mission des FFDj consiste à :
mettre en œuvre la coopération militaire bilatérale avec la République de Djibouti en contribuant à la défense du territoire djiboutien, de son espace aérien et de ses eaux territoriales et en se tenant prêtes à fournir, si besoin, un appui aux opérations de secours sur terre et en mer ;
animer la coopération régionale avec les alliés présents dans la sous-région et soutenir, le cas échéant, les opérations multinationales comme l’opération européenne de lutte contre la piraterie, Atalante. A ce titre, les FFDj accueillent les détachements espagnols et allemand et le FHQSA (état-major de soutien logistique) et assurent le soutien des bâtiments français mais aussi étrangers engagés dans cette opération ;
accompagner les Etats africains de leur ZRP dans l’appropriation de leur sécurité nationale collective. Pour cela, les FFDj délivrent des formations et contribuant à la préparation opérationnelle des contingents africain avant leur engagement au sein de missions multinationales ou d’opérations de maintien de la paix. A ce titre, depuis 2006, les FFDj envoient un détachement d’instruction opérationnelle (DIO) pour la formation des bataillons ougandais aux missions de maintien de la paix et destinés à être déployés en Somalie dans le cadre de l’opération AMISOM ;
réaliser des actions civilo-militaires au profit de la population régionale ;
contribuer à l’aguerrissement en milieu désertique des unités permanentes ou en mission de courte durée des FFDj mais aussi des unités ou des écoles venues de métropole, des forces djiboutiennes ou encore des forces alliées grâce aux infrastructures du CECAD.
L’état-major interarmées est organisé en deux divisions fonctionnelles (une division « opérations » et une division « organisation logistique ») et compte neuf bureaux (du J1 au J9). Il prépare et met en œuvre les décisions du COMFOR dans le domaine des opérations, de la planification d’anticipation, de la préparation opérationnelle, des actions civilo-militaires et des actions de coopération dans l’ensemble de sa ZRP. L’état-major interarmées arme le noyau-clé du poste de commandement interarmées (PCIA). Le PCIA, mis sur pieds avec les spécialistes dont il a besoin venant des FFDj, des COMIA adjacents comme de métropole, s’entraîne régulièrement dans le cadre d’exercices interarmées et interalliés et est en mesure d’assurer le commandement d’une opération dans la zone de responsabilité permanente (ZRP) du COMFOR.
Le 5e RIAOM est le groupement tactique interarmes prépositionné de la base opérationnelle avancée (BOA) Est ; il est l’unique force de réaction terrestre des FFDj, capable d’être déployé sur très court préavis dans la corne de l’Afrique et au-delà. Cette vocation, intrinsèquement tournée vers l’opérationnel, impose au régiment d’être immédiatement projetable, de disposer d’une force de réaction adaptable et polyvalente, capable de combiner puissance, légèreté et mobilité.
Il est composé : • d’une compagnie de commandement et de logistique (CCL) incluant le détachement de maintenance des matériels terrestres (DMMT) ; • d’une compagnie d’infanterie (1ère compagnie) ; • d’un escadron blindé (3e escadron) ; • d’une compagnie d’appui (6e compagnie d’appui) avec des capacités artillerie et génie ; • d’un détachement de l’aviation légère de l’armée de terre (DETALAT) placé pour emploi aux ordres de l’état-major interarmées et armant des hélicoptères Puma et Gazelle Hot. Il dispose : • du centre d’entraînement au combat et d’aguerrissement au désert de Djibouti (CECAD) ; • d’AMX 10 RC, de VAB, de canons de 155 mm et de mortiers de 120 mm.
La mission essentielle de la base navale est de satisfaire les besoins logistiques des bâtiments qui conduisent des opérations en océan Indien. En effet, Djibouti constitue un point d’appui majeur pour nos forces navales grâce notamment aux capacités offertes pour l’entraînement interarmées et aux facilités de relâches sur une voie maritime de première importance. C’est le dernier port capable de soutenir nos bâtiments avant qu’ils abordent l’océan Indien. Environ 40 bâtiments militaires français relâchent annuellement à Djibouti. Il peut s’agir d’un bâtiment isolé, d’un groupe de bâtiments constitué, d’une unité précieuse ou du groupe aéronaval. La base navale, en complément du soutien du GSBFFDj, répond aux demandes très diverses que peut exprimer une unité en escale. La base navale assure également l’hébergement des équipes de protection embarquée (EPE), en mission sur les bâtiments, militaires ou civils, de passage dans la région. Elle apporte son concours aux autres composantes des FFDj en assurant le transport nautique tactique de matériel et de personnel intra-théâtre avec les chalands de transport de matériel. Enfin, dans le cadre de la coopération bilatérale avec la République de Djibouti, la base navale apporte son concours à la marine nationale djiboutienne.
La base aérienne 188 dispose de : • 4 Mirage 2000-5 de l’escadron de chasse 3/11 « Corse » ; • 1 avion de transport tactique C-160 Transall ; • 2 hélicoptères Puma de l’escadron 88 « Larzac ». Tournée vers l’opérationnel, elle assure des missions de police du ciel, de protection, d’intervention, de recherche et sauvetage. Ainsi, la base aérienne 188 contribue : • à la sûreté aérienne en République de Djibouti, en mettant en œuvre une chaîne permanente de police du ciel ; • aux missions de recherche et de sauvetage ; • aux missions d’intervention immédiate notamment en prenant part aux opérations extérieures, soit par l’action directe, soit par les missions de transport de munitions ou d’évacuation de ressortissants dans l’ensemble des neuf pays de la zone de responsabilités du COMFOR ; • aux missions de soutien en tant que point d’appui situé sur un pivot stratégique entre l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie, qui se décline d’une part en tant que hub aérien au profit des opérations en cours, et d’autre part en tant que soutien à la préparation opérationnelle des unités aériennes de l’armée de l’air en tirant profit des potentialités d’entraînements interarmées et interalliés en milieu désertique offertes par Djibouti. Par ailleurs, depuis 2015, la BA 188 est le premier centre à l’étranger de formation pour l’obtention du brevet d’initiation à l’aéronautique (BIA).
Le GSBFFDj a été créé le 1er janvier 2009 dans le cadre de la modernisation du ministère de la défense et de la création des bases de défense. La proximité des missions relevant du GSBFFDj et de la DICOM s'est traduite par le fusionnement des deux structures. Le chef du GS est aussi le directeur du commissariat d’outre-mer, sous l’autorité du COMFOR. Composé à parts égales de militaires et civils de la Défense en séjour avec leur famille et de militaires déployés à Djibouti pour plusieurs mois, et employant de nombreux personnels civils de recrutement local, le GSBFFDj assure un large spectre de missions dans des domaines aussi variés que les ressources humaines, la finance, l’audit, le juridique, les achats et marchés publics, la logistique, l’alimentation, l’hébergement, le logement, la maintenance des matériels, les opérations de transport et de transit, l’accueil et le soutien des bâtiments de passage français ou étrangers, notamment ceux de l’opération de lutte contre la piraterie Atalante. Il réalise également des actions de formation ou de soutien au profit des Forces armées djiboutiennes et de la Gendarmerie.
La DIASS a pour mission prioritaire de garantir le soutien médical du personnel militaire et civil des FFDj et de leurs familles mais apporte également son soutien :
• aux forces armées étrangères et alliées ;
• aux autres ressortissants français de tous ministères et leurs familles ;
• à la population civile djiboutienne et des autorités gouvernementales locales.
Elle comprend :
• une cellule de commandement ;
• un centre médico-chirurgical interarmées ;
• une unité de distribution en produits de santé (UDPS) chargée du ravitaillement en matériels et produits de santé ainsi que de la maintenance biomédicale. Par ailleurs, le vétérinaire évalue l’hygiène des aliments et la qualité des filières d’approvisionnement des organismes du ministère de la défense chargés de l’alimentation du personnel ainsi que le contrôle sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine. Le centre médico chirurgical interarmées (CMCIA) médecin-capitaine Dominique Mattei Le CMCIA regroupe en un lieu unique un secteur médecine des forces, une unité d’accueil des urgences et une capacité chirurgicale et d’hospitalisation. Des spécialistes (ORL, psychologue,…) effectuent des missions temporaires.
La direction de l'infrastructure de la défense de Djibouti est le service chargé du patrimoine immobilier des forces françaises stationnées à Djibouti mais aussi des forces françaises stationnées aux Émirats Arabes Unis. Organisme interarmées, il est composé de militaires (ingénieurs militaires du SID ainsi que d’officiers, sous-officiers et militaires du rang de l’armée de Terre et de l’armée de l’air) et de personnel civil de la défense et de recrutement local. Placée sous l'autorité du général commandant les FFDj, la DID assure :
• l’assistance au commandement lors de toutes les phases d'une opération de construction ;
• les missions de maîtrise d’ouvrage (conduite et gestion des opérations d’infrastructures) ;
• les missions de maîtrise d’œuvre (conception et conduite des travaux confiés aux entreprises locales et françaises) ;
• la maintenance de l'ensemble des infrastructures des FFDj et des FFEAU ;
• la gestion administrative et financière des opérations d’infrastructure ;
• la gestion du domaine (infraction de tiers sur le domaine militaire et de rétrocession d'emprises militaires…).
La DIRISI Djibouti, organisme interarmées, œuvre au profit des unités stationnées (pour leur fonctionnement, leur entraînement et leurs engagements), des bâtiments en escale, ainsi que des forces de passage lors d’exercices ou de déploiements opérationnels. Elle tient plusieurs rôles au sein des FFDj : • niveau opératif SIC : elle est le conseiller du COMFOR, le J6 de l’EMIA, le gestionnaire du spectre électromagnétique des FFDj et le comptable ACSSI ; elle assure l’exploitation du centre de transmissions en H24 ; • opérateur SIC : elle assure le soutien des liaisons stratégiques vers la métropole, de la téléphonie, des systèmes d’information, des réseaux radios HF et V/UHF et une expertise dans le domaine de l’hygiène informatique ; • gestionnaire des biens DIRISI : elle anime la fonction logistique des équipements SIC d’origine DIRISI pour toutes les FFDj.
La DSEA auprès des FFDj est chargée de l’approvisionnement, du stockage, du transport et de la distribution des carburants, ingrédients, produits divers et emballages (IPDE), ainsi que du soutien des matériels pétroliers sur la zone de responsabilité permanente des FFDj. En tant que responsable de ces approvisionnements, la DSEA assure : • l’acquisition et l’entretien de la ressource en quantité et qualité ; • le transport des produits ; • l'entretien des stocks ; • et la mise en œuvre des moyens de distribution. La DSEA est le conseiller du commandement et des formations FFDj dans les domaines de la logistique et technique pétrolière.
Le détachement du service interarmées des munitions des FFDj a été créé en mars 2011, dans le cadre des chantiers liés à la révision générale des politiques publiques et au Livre Blanc de la défense et de la sécurité de 2008, afin de rationaliser la fonction munitions au niveau interarmées. Le détachement du SIMu, sous l’autorité d’un officier, détaché de liaison auprès des FFDj, met à disposition des forces des munitions de toutes natures, en quantité et en qualité requises, en assurant aux utilisateurs la sécurité d’emploi de celles-ci. Il gère, stocke, maintient et élimine les munitions des armées et effectue pour cela des campagnes de désobusage et de destruction. Enfin, il assure la maîtrise technique des munitions des armées. L’ensemble est réalisé dans le souci de satisfaire le besoin opérationnel des formations tout en maîtrisant les risques liés aux activités.