La BA 118 compte parmi les plus grandes bases nationales et met en œuvre la quasi-totalité des types d’appareils et de matériels en service dans les forces aériennes françaises ou qui le seront un jour. Elle constitue l’un des éléments majeurs du réseau des bases aériennes de l’armée de l'air : une structure aussi complète que complexe. Cas unique en France, la BA 118 présente un ensemble presque exhaustif des missions de l’armée de l’air : une spécificité qu’elle doit pour partie à sa mission d’expérimentation, avec les activités liées au Centre d’expériences aériennes militaires (CEAM). D’autres missions structurent également son activité : la dissuasion nucléaire, le transport aérien, la défense aérienne et la formation spécialisée. La BA 118, établissement classé « installation prioritaire de défense », est la plus importante implantation militaire du département devant le CELM de Biscarosse (1 200 personnes) et l’EALAT de Dax (800 personnes).
LES UNITÉS OPÉRATIONNELLES
Les quatre missions principales structurantes de la BA 118 :
La défense aérienne : la “police du ciel” 24h/24 à Mont-de-Marsan
Centre de détection et de contrôle 04.930
Le Centre de détection et de contrôle de Mont-de-Marsan, le seul implanté sur une base plateforme, appartient, avec les quatre autres CDC du territoire, au dispositif de défense aérienne français. Il est donc un élément essentiel dans la mise en œuvre de la posture permanente de sûreté aérienne (PPS).
À ce titre, il assure 24h/24 dans sa zone de responsabilité les actions suivantes :
Outre ces deux objectifs permanents, le CDC contrôle les missions d’entraînement au combat aérien des escadrons de chasse et de transformation. Une grande partie de ces attributions est réalisée au profit de l’Escadron de chasse et d’expérimentation du CEAM et de l’école de transition opérationnelle de Cazaux. Ce sont près de 120 personnes qui accomplissent au CDC ces missions permanentes de défense aérienne, de la SAR et d’entraînement au combat aérien, en étroite collaboration avec le personnel de l’ESIC, l’Escadron des systèmes d’information et de communication, en charge de la mise en œuvre des outils de l’unité. Le CDC utilise notamment un réseau de surveillance et de contrôle, le STRIDA, qui consiste en un maillage de radars militaires et civils et de liaisons de données nationales et internationales. Il alimente des systèmes centraux qui fournissent aux opérateurs et contrôleurs une visualisation claire, synthétique et réactualisée de la situation aérienne locale. Elle est diffusée en temps réel au centre national des opérations aériennes (CNOA), situé à Lyon Mont- Verdun depuis septembre 2007. Les missions qui incombent au CDC de Mont-de-Marsan sont donc réalisées avec une efficacité accrue : c’est la sécurité aérienne nationale qui s’en trouve renforcée.
Permanence opérationnelle
La base est un site d’accueil de la permanence opérationnelle, une des composantes du dispositif de sécurité aérienne nationale. Prévue pour intervenir sur tout le quart sud-ouest de la France, la PO de Mont-de-Marsan est composée de deux avions et de deux équipages prêts à décoller en moins de sept minutes en cas d’alerte.
Escadron de défense sol-air 12.950 - « Tursan »
Bientôt doté de matériels de dernière génération, l’EDSA assure la défense anti-aérienne de tout point sensible et de la base contre les attaques aériennes à basse et très basse altitude. Sa dotation prochaine (systèmes d’armes moyenne portée) lui permettra d’intervenir dans toutes les altitudes. De fait, il est amené à se déployer pour former des « bulles de protection » lors d’événements majeurs sur ordre des autorités militaires compétentes. Ainsi, en 2008, l’escadron a fait partie du dispositif de sécurité déployé pour la visite du pape Benoît XVI à Lourdes. Les personnels de l’EDSA assurent également le support technique et logistique des exercices de tir anti-aérien et collaborent aux expérimentations du Centre d’expériences aériennes militaires sur des systèmes d’armes spécifiques.
Le transport aérien, l’antenne du Commandement des forces aériennes
Escadron de transport 03.062 - « Ventoux »
L'ET 03.062 « Ventoux », ou Escadron de transport, unité rattachée au Commandement des forces aériennes (CFA), regroupe personnels navigants, techniques et administratifs. Il assure la mission de transport aérien. Il effectue ainsi des liaisons aériennes au profit de la base, soutient les activités des parachutistes d’essai et est en charge de l’entraînement du personnel aux techniques de pilotage et d’aérolargage (de personnel et de matériels). L’escadron réalise par ailleurs des missions de service public telle que la recherche, le sauvetage ou l’évacuation sanitaire et participe également à des missions humanitaires. Il est donc régulièrement déployé sur les théâtres d’opérations extérieures (Sinaï en Egypte, Côte d’Ivoire, Guyane, etc.).
La formation : l’enseignement spécialisé
Le rôle de formation de la base aérienne 118 au sein de l’armée de l'air s’est notablement renforcé ces dernières années avec, entre autre, la modernisation du Centre d’instruction du contrôle et de la défense aérienne et l’inauguration du Centre de formation Rafale. La base accueille ainsi chaque année plus d’un millier de stagiaires provenant de toutes les armées, aussi bien françaises qu’étrangères.
Centre d’instruction du contrôle et de la défense aérienne 00.910
L’expertise en matière de formation. La formation des contrôleurs de circulation et de défense aériennes et des agents d’opérations est assurée par le CICDA. Le centre forme plus de 400 stagiaires chaque année, dont une quinzaine de contrôleurs et opérateurs étrangers. L’enseignement pédagogique se fait dans des laboratoires équipés de simulateurs qui reconstituent de façon réaliste le poste de travail des contrôleurs de l’armée de l'air. Les stages délivrés par le CICDA ont été labellisés STANAG OTAN 1183 pour les contrôleurs d’interception, conformément au standard défini par l’OTAN. En 2009, l’école a été homologuée sur le plan européen par la Direction de la sécurité aérienne civile afin qu’une licence communautaire européenne puisse être délivrée aux contrôleurs de circulation aérienne.
Centre de formation Rafale 23.321
Implanté sur la BA 118 depuis septembre 2005, le CFR est une unité interarmées d’instruction spécialisée. Il est chargé de créer et de diffuser des cours sur le système d’armes Rafale au profit des utilisateurs des forces, tant de l’armée de l’air que de l’aéronautique navale, et des personnels du Ministère de la Défense impliqués dans le programme.
L’instruction délivrée dans ce centre d’enseignement, rattaché au commandement du soutien des forces aériennes (CSFA),
se fait au profit de tous les spécialistes affectés sur le système Rafale : personnels navigants, mécaniciens de bord toutes spécialités confondues et équipes d’encadrement (personnels de la Direction générale de l’armement, personnels de l’industrie aéronautique ou encore, à terme, militaires étrangers). Tous les instructeurs sont des spécialistes dans leur domaine et ont été choisis pour apporter leur compétence dans un pôle de très haute technicité.
En clair, le CFR forme plus de 400 stagiaires par an, de spécialités et d’horizons différents, sur le Rafale aux standards F1 et F2 et bientôt un nouveau défi, le F3.
Centre d’entraînement au combat 05.530
Ouvert en 2004 suite à la modernisation des systèmes de simulation, le CEC est chargé de l’instruction des équipages d’avions de chasse. L’entraînement et la qualification des pilotes se fait sur des postes de simulation (postes de pilotage simplifiés et dômes, dont six couvrent un visuel de 300 degrés) capables de recréer des situations tactiques complexes. Seule structure de ce type au sein de l’armée de l'air, le CEC de Mont-de-Marsan est aussi l’un des seuls centres au monde à réaliser la simulation en temps réel de tout type de missions de combat aérien (avec le concours éventuel de contrôleurs de la défense aérienne) et à pouvoir intégrer jusqu’à dix avions dans ses scénarios tactiques : une performance qui permet de reconstituer avec réalisme des situations très proches de celles rencontrées sur les théâtres d’opération. Le centre forme plus de 200 stagiaires chaque année.
Parachutisme d’essai à l’ESOPE 02.330
L’Escadron de survie opérationnelle et de parachutisme d’essai forme les parachutistes d’essai militaires destinés à l’Armée de l’air, la Marine, la Délégation générale pour l’armement et l’Armée de terre : des parachutistes qualifiés pour assurer le suivi des expérimentations réalisées dans ce domaine très spécifique d’intervention.
Guerre électronique à l’EPIGE 07.330
L’Escadron de programmation et d’instruction de la guerre électronique comporte, comme son nom l’indique, un important volet de formation. Il procède à l’instruction des escadrons supports mettant en œuvre les systèmes de contre-mesures électroniques, ainsi qu’à celle des militaires spécialisés (renseignement, ingénieurs de la Délégation générale pour l’armement, mécaniciens, personnel navigant), qu’ils soient Français ou étrangers, issus de toutes les armées (air, terre, marine). Environ 200 stagiaires sont formés annuellement à Mont-de-Marsan.
Centre d'instruction et d’information des réserves de l'armée de l'air CA 118
Le CIIRAA a de nombreuses missions de formation concernant divers personnels. Les ESR (Engagements à servir dans la réserve) sont suivis dans leur progression, en particulier pour leur sélection promotionnelle. Grâce à l’instruction d’entretien, ils sont sollicités pour des séances de tir, des conférences, des visites d’unités… Le centre assure également la formation continue des MTA (Militaires techniciens de l’air) : ils sont plus de 600 sur la BA 118.
Une autre mission importante du CIIRAA est la formation des jeunes recrues, appelée FMIR (Formation militaire initiale réserviste). Cette formation dure une dizaine de jours avec une présentation au drapeau sous les yeux des proches comme point d’orgue. Enfin, il assure le lien Armée Nation en informant des auditeurs libres, les réservistes citoyens, les honoraires, les ESR… via des conférences organisées régulièrement.
Les expérimentations : le centre d’expériences aériennes militaires,
le pôle de recherche et développement de l’armée de l’air
“Satisfaire au mieux et au plus vite le juste besoin des forces”
La base aérienne 118 soutient une structure unique en France. Il s’agit du Centre d’expériences aériennes militaires, qui est à l’armée de l’air ce qu’un pôle recherche et développement est à une grande entreprise. Les expérimentations, menées au rythme de 350 par an, concernent tous les aéronefs et matériels utilisés par les forces aériennes françaises : avions, armements, logiciels, équipements ergonomiques, etc.
Historique
Le CEAM a été créé dès les débuts de l’organisation d’une armée de l’air autonome, en 1933, dans le but de définir les règles d’emploi des matériels utilisés avant leur mise en œuvre dans les forces. Le centre se trouve alors à Reims. Il est transféré à Orléans en 1939 à cause de la menace allemande avant d’être définitivement implanté à Mont-de-Marsan en 1945, sous les ordres du colonel K. W. Rozanoff. C’est à partir de cette époque que le CEAM prend véritablement toute son importance.
Les missions
Expertise
Le CEAM emploie près de 1000 personnes. Les équipes de marque vérifient tout au long du processus de définition et de réalisation que le besoin opérationnel est bien pris en compte. Les escadrons, représentatifs des unités des forces, définissent la méthode d’utilisation la plus adaptée aux réalités du terrain et s’assurent que le matériel ne présente pas de défauts résiduels en situation d’opérations réelles. Le CEAM suit l’intégration du nouveau matériel dans les forces, de la conception à la mise en service. Ainsi, grâce à la forte complémentarité de ses équipes, il est à même d’examiner chaque nouveau produit « en situation » de plus en plus réaliste, dans sa globalité, et tout au long de son processus de réalisation. Le Sud-Ouest. Le CEAM bénéficie pleinement des potentialités du Sud-Ouest en termes d’espace aérien, de plateformes aéronautiques, étatiques et industrielles, afin de fournir aux forces un matériel directement utilisable sur le terrain.
Les unités rattachées au CEAM
Le CEAM compte également 5 escadrons, 2 centres d’expertises et la MEST A400M, unité au statut spécifique. Ceux-ci réalisent les expérimentations dans leur domaine de compétence :
ESCADRON DE CHASSE ET D’EXPÉRIMENTATION 05.330 - « CÔTE D’ARGENT »
ESCADRON D’EXPÉRIMENTATION DES SYSTÈMES D’INFORMATION OPÉRATIONNELS
ESCADRON DE PROGRAMMATION ET D’INSTRUCTION DE GUERRE ÉLECTRONIQUE
ESCADRON DE SURVIE OPÉRATIONNELLE ET DE PARACHUTISME D’ESSAI
ESCADRON D’EXPÉRIMENTATION ET DE SOUTIEN TECHNIQUE
CENTRE D’EXPERTISE DE L’ARMEMENT EMBARQUÉ – CEAE
CENTRE D’EXPERTISE ET D’INSTRUCTION DES LIAISONS DE DONNÉES TACTIQUES – CEILDT
MULTINATIONAL ENTRY INTO SERVICE TEAM – MEST